Adapter les stratégies pédagogiques
pour la réussite de chaque élève
… tout en garantissant un enseignement de qualité pour tous !
Des apprentissages qui évoluent
Un élève sur cinq en difficulté
La mission de notre système éducatif est claire: chaque enfant, quelle que soit son origine socio-économique, a le droit de bénéficier d’un enseignement de qualité. La qualité pour tous est déterminante pour la performance d’un système scolaire dans son ensemble.
Le redoublement est un phénomène majeur du système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ainsi, en 2019-2020, 2,8 % des élèves de l’enseignement primaire et 11,5 % des élèves de l’enseignement secondaire de plein exercice furent redoublants. Ce phénomène touche davantage encore les élèves défavorisés (issus de familles et d’écoles dont l’indice socio-économique est faible). De plus, outre le fait que cette pratique du redoublement a un effet contesté par de récentes recherches, elle a un coût particulièrement élevé, plus de 51 millions d’euros dans le primaire et 365 millions d’euros dans le secondaire.
En outre, en début d’année 2022, Le Bureau du Plan a mesuré les dégâts de la pandémie de Covid-19 sur le niveau des élèves. Son constat est sans appel: la crise sanitaire a fait perdre aux élèves 53 % des acquis d’une année normale, soit l’équivalent de 21 semaines de cours. Ainsi, si ce retard n’est pas rattrapé, il entraînera non seulement un coût social mais aussi, à terme, un coût économique considérable, le recul du niveau scolaire entraînant une baisse des revenus individuels et du produit intérieur brut (PIB).
Par extension, ces indicateurs ont des répercussions sur les chances de réussite dans les études supérieures qui sont deux fois plus élevées pour les étudiants n’ayant pas redoublé durant leur cursus obligatoire.
Une autre problématique réside dans le taux de décrochage scolaire. Ainsi, en Fédération Wallonie-Bruxelles, 4,9 % des jeunes âgés de 14 à 21 ans en 2018-2019 qui fréquentaient une troisième, quatrième ou cinquième année de l’enseignement secondaire ordinaire de plein exercice ne sont plus inscrits ni dans l’enseignement ordinaire de plein exercice ni dans l’enseignement ordinaire en alternance (CEFA) ni dans l’enseignement spécialisé en 2019-2020. Ce taux de sorties prématurées était de 6,4 % en 2010-2011. Les taux de sorties prématurées ont diminué depuis 2010. Ils sont plus élevés pour les élèves domiciliés en Région de Bruxelles-Capitale, pour les garçons, pour les élèves fréquentant l’enseignement qualifiant et pour les élèves en retard scolaire important. À ces chiffres, ajoutons que 23% des élèves de 15 ans ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture et en écriture.
DéFI considère qu’un système d’enseignement performant veille à mettre en place des stratégies de remédiation le plus tôt possible lorsque cela est nécessaire, en évaluant les résultats individuels et en intervenant dès lors que ceux-ci ne sont pas atteints, soit au niveau des écoles, soit au niveau des élèves :
- interventions ciblées au niveau des écoles: rapport de performance pour renforcer la sensibilisation des responsables (directions et pouvoirs organisateurs), financement différencié pour les écoles qui accueillent des élèves issus de milieux défavorisés, remplacement ou renforcement d’équipes de direction défaillantes.
- Interventions ciblées au niveau des élèves : mobilisation d’enseignants spécialisés pour offrir une aide individuelle ou en petits groupes aux élèves qui risquent de rester à la traîne, notamment pour contrebalancer les conséquences d’un environnement familial défavorisé.
En intervenant rapidement au niveau individuel, en particulier dans les premières années de l’enseignement fondamental, le système empêche que l’échec initial ne se transforme en échec à long terme. À cette fin, le Dossier d’Accompagnement de l’Élève (DAccE) – outil numérique, évolutif et confidentiel consignant toutes les difficultés d’apprentissage rencontrées par l’élève depuis la première maternelle – devrait constituer un excellent instrument d’identification desdites difficultés sur lequel s’appuyer.
DéFI considère que la formation initiale et continue des enseignants et des directeurs d’établissements doit être adaptée afin de leur permettre d’établir un diagnostic précoce et la mise en place des stratégies idoines, des compétences spécifiques (droit à l’erreur, gestion des classes en difficulté, collaboration et gestion en équipe…).
De plus, améliorer les pratiques pédagogiques sur le terrain nécessite de favoriser une culture basée sur l’innovation. Pour DéFI, une des meilleures manières de favoriser l’innovation réside dans la collaboration, les échanges réguliers, d’abord entre enseignants et entre les écoles et les groupes d’écoles, mais aussi entre les écoles et les entreprises. Cela a démontré une grande efficacité dans d’autres systèmes d’enseignement.
Ainsi, si des initiatives ont été prises afin d’identifier les meilleures pratiques pédagogiques, DéFI préconise que toutes les écoles puissent y accéder – systématiquement – afin qu’elles puissent appliquer les mesures qui correspondent aux besoins identifiés dans leur situation particulière. À cet effet, la diffusion large et structurée des initiatives repérées, mises en lien avec les différents problèmes et situations rencontrés, est une priorité.
Une différenciation efficace et efficiente requiert une mise en œuvre de stratégies adaptées aux établissements auxquels elles se destinent. En effet, beaucoup d’écoles ont déjà progressé ou n’ont pas de besoins comparables à certaines écoles en difficulté. Rien ne sert de proposer des réformes indifférenciées. Les besoins spécifiques, tels que rencontrés dans l’enseignement spécialisé ou dans les filières qualifiantes, doivent être pris en compte et amener des stratégies adaptées.
DéFI considère également qu’il est nécessaire d’instaurer une véritable orientation basée sur un bilan de compétences afin de trouver un équilibre entre harmonisation des compétences, marché du travail et envie individuelle.
Enfin, DéFI considère que les parents ne peuvent être ignorés dans ce processus. Ainsi, le rôle des parents dans la motivation au travail scolaire est notamment décisif dans la réussite des élèves. L’école doit aider les parents à concevoir et à exercer leur rôle dans l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants. A cet effet, un véritable partenariat parents-école doit être mis en œuvre, auquel chacun participe en apportant ses compétences spécifiques dans le respect mutuel, ce qui implique notamment de favoriser individuellement et collectivement la maîtrise du français et de la lecture par tous les parents. Dans cette optique, les élèves et les parents doivent être dûment informés de leurs responsabilités et impliqués. Si chacun est bien convaincu que le rôle de l’enseignant est d’abord d’aider l’élève à se développer et s’émanciper, les relations entre les professeurs et les élèves deviendront plus solides, les enfants et les parents feront cause commune avec les enseignants.
Concrètement
Pour adapter les stratégies pédagogiques pour la réussite de chaque élève, DéFI s’engage à…